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Janvier 1943 : la rafle et la destruction du quartier nord du Vieux-Port de Marseille
Commémoration ce dimanche 23 janvier du 79e anniversaire de la rafle et de la destruction du quartier nord du Vieux-Port.
Rafle la plus importante après celle du Vél’d’Hiv à Paris et destruction d’un ensemble urbain la plus importante en France, la destruction des vieux quartiers reste un traumatisme profond dans les mémoires marseillaises et doit trouver la place qui lui revient dans le récit national de la Seconde Guerre mondiale.
👉1943, l’opération Sultan, une punition pour Marseille
Moins de deux mois après leur arrivée à Marseille le 12 novembre 1942, les Allemands, prenant prétexte des actions de la Résistance, veulent faire un exemple. L’état de siège est instauré dès le 5 janvier 1943. Ordonnée par Hitler lui-même, une opération baptisée « Opération Sultan » a été réalisée avec la collaboration des autorités et de la police françaises du 22 janvier au 17 février 1943.
Marseille connaît alors des rafles massives de familles juives, l’évacuation puis la destruction du quartier nord du Vieux-Port, qui symbolise aux yeux des nazis la « porcherie » marseillaise, le crime, le vice, la saleté, le cosmopolitisme.
La déportation de Marseillaises et de Marseillais accompagne cette opération qui a complètement défiguré le tissu urbain..
👉Quelques chiffres…
Entre le 22 et le 24 janvier 1943, la police française a incarcéré aux Baumettes et à l’Évêché près de 2 500 personnes.
Du 1er au 17 février, 14 hectares d’un des plus vieux quartiers de la plus vieille ville de France, appelé par les Nazis « la verrue de l’Europe », étaient rasés.
En deux jours, une des plus vastes opérations de police sur le territoire français conduisit au contrôle de plusieurs dizaines de milliers de personnes. 6 000 furent raflés et internés à Fréjus.
1 642 Marseillais furent envoyés à Compiègne avant d’être déportés. Parmi eux, 782 juifs déportés au centre de mise à mort de Sobibór en Pologne.
20 000 Marseillaises et Marseillais furent évacuées des vieux quartiers.
Début février les opérations de destruction commencent. 1 494 bâtiments furent dynamités par les artificiers allemands. Seuls furent préservés l’Hôtel de ville, l’église Saint-Laurent, les bâtiments de la douane et de la consigne sanitaire, l’Hôtel de Cabre et la Maison diamantée. Ces destructions ne visaient non pas simplement un quartier mais l’identité même de la ville, populaire et résistante.