Il y a 80 ans la libération de Marseille !

Durant l’été 1944, Marseille a été libérée de l’occupation nazie. Cet événement est l’occasion pour les Marseillaises et les Marseillais de commémorer ces journées historiques.

Le débarquement des Alliés

Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, les forces alliées débarquent entre Cannes et Toulon avec pour objectif d’ouvrir un second front après celui de la Normandie. Aux côtés des Américains, l’Armée B dirigée par le général de Lattre de Tassigny se compose principalement de soldats de l’Armée d’Afrique : des goumiers marocains, des tabors, des spahis, ainsi que des tirailleurs sénégalais et algériens. Tandis que les Américains avancent vers le nord, les Français ont pour mission de reprendre Toulon et Marseille, deux villes portuaires stratégiques.

L’insurrection des FFI

À Marseille, les résistants des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) appellent à une grève générale et déclenchent l’insurrection dès le 19 août, avant l’arrivée des troupes alliées. Grâce à leurs actions de guérilla urbaine, ils prennent le contrôle de la préfecture le 21 août. Toutefois, les troupes allemandes, ayant reçu l’ordre d’Hitler de résister « jusqu’à la dernière cartouche », opposent une forte résistance.

La bataille pour Marseille

Entre le 21 et le 23 août, des barricades sont érigées dans toute la ville. Les Allemands détruisent les installations portuaires, font sauter le pont transbordeur du Vieux-Port et se retranchent sur les îles et dans les forts Saint-Jean et Saint-Nicolas. Le général de Monsabert, commandant la 3e division d’infanterie algérienne (3e DIA), répond à l’appel des résistants marseillais et pénètre dans la ville par le nord et le nord-est, tandis que les tabors mènent de rudes combats par le sud et l’est.

Le 25 août, la bataille de Notre-Dame de la Garde commence. Les soldats du 7e régiment de tirailleurs algériens (7e RTA) attaquent les blockhaus autour de la basilique. Les combats sont violents et causent plusieurs victimes, dont Ahmed Litim, un tirailleur algérien. L’assaut final permet de hisser le drapeau tricolore sur Notre-Dame de la Garde à la fin de la journée.

La restauration de l’Autorité Française

Avec l’appui de l’armée de l’air américaine qui bombarde le Frioul, l’armée allemande capitule le 28 août. Marseille est libérée en seulement treize jours, bien plus rapidement que prévu par les Alliés, qui envisageaient une opération de quarante jours. Le général de Lattre de Tassigny adresse ce message au général de Gaulle : « Aujourd’hui, J+13, dans le secteur de mon armée, il ne reste plus un Allemand autre que mort ou captif. »

La République est rétablie, et le résistant Raymond Aubrac est nommé Commissaire de la République. Le 29 août, il défile pour célébrer la victoire avec les forces alliées, les Forces Françaises Libres et les Forces Françaises de l’Intérieur, qui ont contribué à la libération de Marseille. Cette reconquête fait de Marseille un point d’appui crucial pour les opérations futures menées par les forces américaines et pour l’acheminement de matériel.