La Ville de Marseille a annoncé sa volonté de préempter l’ancienne résidence senior du Roy d’Espagne (8e arrondissement), fermée depuis 2024. Objectif : maintenir sur ce site une vocation sociale à destination des personnes âgées, alors qu’un projet de logements de standing porté par le promoteur Sifer était à l’étude.
À l’abandon depuis un an et demi, le site faisait l’objet de trois options : une reconversion en logements privés, un projet d’Ehpad soutenu par le Département, ou une préemption municipale. C’est cette dernière qui a été retenue. La municipalité a demandé à la Métropole Aix-Marseille-Provence la délégation du droit de préemption afin d’acquérir le foncier.
« Je suis extrêmement satisfaite. C’est un positionnement fort et volontariste de la ville de Marseille pour préserver les services publics et prendre soin de ce quartier », déclare Olivia Fortin, maire des 6ème et 8ème arrondissements - « On va tout faire pour que les choses avancent et mettre en place un service public qui maintient les équilibres de ce quartier. Nous allons construire avec le CCAS un projet intergénérationnel avec l’école voisine. »
Une résidence autonomie confiée au CCAS
La Ville souhaite y développer une « résidence autonomie de nouvelle génération », dans le cadre des politiques de prévention et d’accompagnement du vieillissement. La gestion du futur équipement serait confiée au Centre communal d’action sociale (CCAS).
Le projet prévoit également la création d’un pôle intergénérationnel, en lien avec l’école voisine du Roy d’Espagne, elle-même concernée par une opération de rénovation dans le cadre du plan écoles.
Un dossier marqué par une forte mobilisation citoyenne
Exploitée jusqu’en 2024 par l’association Entraide, la résidence avait fermé sur fond de difficultés financières, entraînant le départ contraint des résidents. Le site avait ensuite été racheté par Sifer pour un projet de 125 logements de standing. Cette opération avait suscité une vive opposition locale, notamment du collectif citoyen Coroydes.
Le Département des Bouches-du-Rhône avait tenté de soutenir un projet alternatif d’Ehpad, sans aboutir. Finalement, la ville de Marseille, a décidé d’intervenir directement par la préemption.